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Les lectures de la Louna

17 octobre 2009

La clef, confession impudique

La Clef, confession impudique par Junichirô Tanizaki

la_clefC'est avec ce chef-d'oeuvre que je fais mes premiers pas en littérature japonaise. La clef est un roman absolument fascinant publié en 1956 au Japon.

Tanizaki met en scène un couple insatisfait et où toute communication est absente. Le mari et la femme livrent pourtant chacun leur intimité dans un journal qu'ils prennent soin de caché. Chacun sait que l'autre lit son journal en cachette et continue pourtant à se livrer, conscient d'être lu, faisant semblant de ne pas le savoir. Cette communication indirecte permet d'avouer l'inavouable. Elle permet également au lecteur d'entrer dans l'intimité des personnages jusque dans leurs perversions les plus secrètes.

Je n'en dévoile pas plus, ce simple pacte de lecture suffit à succomber.

Pour ma part un premier contact prometteur avec la littérature japonaise!


Editions Folio Gallimard, 5,50€

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15 octobre 2009

Des nouvelles qui donnent faim!

La colère des aubergines, Bulbul Sharma

51R0SFK438LAprès plusieurs mois d'absences, je retrouve enfin un peu de temps pour vous présenter une de mes dernières lectures : La colère des Aubergines, récits gastronomiques traduits de l'anglais (Inde).


J'ai découvert ce livre de nouvelles par hasard au détour d'une librairie... et je dois dire que j'ai été séduite par le sous-titre "récits gastronomiques" car je suis une véritable gourmande de cuisine indienne. Je salivais d'avance de retrouver ces saveurs en littérature!


Ces nouvelles sont toutes axées autour de recettes traditionnelles indiennes, autour de la cuisine donc, autour de la maison et des relations familiales. Cette entrée par la cuisine place les femmes au centre des nouvelles. Les évocations épicées servent de prétexte au dévoilement de l'intimité des foyers indiens d'un point de vu féminin, mettant en question les rapports mère/fille, épouse/mari, belle mère/épouse tout en dévoilant les bonheurs ou la violence qui peuvent faire parti du quotidien.


Les nouvelles sont tantôt drôles, tantôt très émouvantes, Bulbul Sharma joue avec nos émotions pour le plus grand plaisir du lecteur. Mais ce qui fait l'originalité de ce livre c'est cette place centrale de la cuisine indienne dans ces récits, toutes les recettes semblent être autant de Madeleine de Proust pour l'auteur.

Chaque nouvelle se termine par la recette des plats dont il est question, pour le plus grand bonheur de nos papilles! 

Un livre à dévorer!


La Colère des Aubergines par Bulbul Sharma
Éditions Picquier poche 6€50

13 janvier 2009

"J'ai grandi dans des salles obscures" Gauthier Jurgensen

logoC'est dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio que je vous parle de ce livre. Le site m'a donc confié la critique de J'ai grandi dans des salles obscures de Gauthier Jurgensen.

Ce livre je l'avais déjà croisé en fouinant dans les librairies et j'en avais aussi rapidement entendu parler dans les conseils de la fin du Masque et la Plume sur France Inter. Si je n'y ai pas sauté dessus, je l'ai tout de même gardé dans un coin de ma tête avant de le recevoir dans ma boite aux lettres grâce à Babelio.

 

9782709630825_GJ'ai grandi dans des salles obscures est le premier livre de Gauthier Jurgensen, jeune cinéphile né en 1984, étudiant en cinéma.  Il nous livre ici sa passion dévorante pour le cinéma, en nous parlant de ses quarante films et de la place qu'ils occupent dans sa vie. Plus que des films se sont des morceaux de vie que nous livre Jurgensen puisque chacun d'eux est intimement lié à sa vie et que sa vie est intimement liée au cinéma. Chaque film renvoie à des épisodes plus ou moins heureux de son existence, à sa relation avec son père, avec sa mère, avec la jeune étudiante grecque  qui s'occupait de lui enfant, à ses amis, à sa petite amie. Chaque film semble être une nourriture  qui fait écho à sa vie, qui apporte des réponses à ses questions, qui l'aide à se construire.

Il écrit en effet « Ces films m'ont tout appris. Ils m'ont guidé. Certains me relient à mes parents, d'autres à mes sœurs, d'autres à mes chers amis, d'autres aux études que j'ai choisies. Je n'ai pas de frères. Les films comblent ce manque. Mon père, ma mère, mes films et mes sœurs. »

 

 

J'ai été particulièrement touchée par ce livre très certainement parce que comme l'auteur je suis née en 1984, et même si je ne suis pas une cinéphile acharnée comme lui, j'aime le cinéma, et même si ma nourriture à moi serait plutôt les livres, je me retrouve dans son récit car je me suis posée le même genre de questions à peu près au même moment. A travers son parcours de cinéphile il évoque des sensations, des morceaux de réponses que j'ai pu trouver moi aussi dans ces films-là ou dans d'autres ou dans les livres ou dans mon cheminement d'artiste de cirque. 

 

Ce livre est en quelque sorte un récit initiatique de la génération du tournant du millénaire, qui a grandi au XXème siècle et devient adulte au XXIème.  Il nous rappelle aussi l'importance de l'art, jugé par trop inutile alors qu'il est un oxygène dans nos vies, car on se demande comment cet homme se serait construit sans le cinéma, tout comme je me demande comment je serais devenue adulte sans les livres, le cirque et le cinéma.

 

Ce livre n'est donc pas seulement un livre sur le cinéma mais sur ce qu'est la vie en général. Il ne donne pas de cours de cinéma (et c'est tant mieux) mais il parle d'une voix passionnée donc passionnante de la place que peut prendre l'art dans la vie. Vous n'aurez qu'une seule envie après avoir lu ce récit : aller au cinéma.

Info pratique, ce livre est publié par JC Lattès et vendu au prix de 14,50€.

 

 

14 décembre 2008

Pages sur Bergman

resizeIl y a quelques temps une amie m'a prêté un coffret de films de Bergman, Cris et chuchotements, Persona, Scène de la vie conjugale, la Nuit des forains que, bêtement, je n'avais jamais osé regarder. Une magnifique découverte !

Fascinée par le travail de Bergman, j'ai emprunté à la médiathèque Conversation avec Bergman un livre dans lequel les critiques et cinéastes Olivier Assayas et Stieg Björkman conversent avec leur aîné. (un livre que je vous conseille autant que Laterna Magica) C'est dans ces entretiens que j'ai appris l'existence de Laterna Magica. Ayant déjà trouvé extrêmement intéressant d'entendre Bergman parler de son travail de cinéaste dans ces Conversations, j'avais très envie lire l'autobiographie de ce grand cinéaste.

Dansresize Laterna Magica Bergman retrace donc son parcours de cinéaste de sa fascination d'enfant pour le cinématographe, à sa fascination toujours aussi intense d'homme de la soixantaine en passant par toutes les rencontres, par les échecs, par les réussites, par les projets avortés, par les ennuis financiers et bien sûr par les nombreuses muses et femmes de l'artiste. Une vie racontée par un homme à l'imagination fertile, ce qui se ressent dans cette autobiographie.
L'artiste aborde à la fois sont travail, les questions d'un metteur en scène, d'un directeur de théâtre, d'un scénariste mais aussi des questions plus intime, son enfance de fils de pasteur, sa vie d'homme, ses différentes femmes et leurs différents enfants.

Bref, Laterna Magica est le récit par lui-même de la vie d'un homme exceptionnel. Je trouve fascinant de connaître les sentiments intimes d'un homme, d'un artiste tel que Bergman.

Un extrait :

Privilège de l'enfance : pouvoir aller et venir en toute liberté entre la magie et la bouillie d'avoine, entre une terreur totale et une joie qui menace de vous faire éclater. Si l'on excepte les interdits et les règles, qui étaient des ombres, le plus souvent incompréhensibles, les limites n'existaient pas. Je sais, par exemple, que je ne parvenais pas à comprendre le temps :  tu dois apprendre à arriver à l'heure, on t'a donné une montre et tu as appris à lire l'heure. Et pourtant le temps n'existait pas. J'arrivais en retard à l'école, j'arrivais en retard aux repas. Insouciant, je me promenais dans le parc de l'hôpital, j'enregistrais, je rêvais, le temps n'existait plus, quelques chose me rappelait que je devais avoir faim et après ça faisait un tas d'histoires. 

Laterna Magica, Ingmar Bergman, 1987

1 décembre 2008

Lectures de novembre...

Plus d'un mois que je n'ai rien écrit ici, ce n'est pourtant pas faute d'avoir lu (entre autres occupations nombreuses...)

J'ai notamment lu les plus de 2000 pages de la fameuse série Millenium de Stieg Larsson, dont je n'avais pas spécialement envie de parler ici puisqu'il est difficile d'échapper à ces gros bouquins noirs. A ce propos je dirais simplement que j'ai passé un bon moment de lecture, que je me suis laissée prendre par l'histoire et qu'évidemment le côté féministe de l'affaire n'a pas manqué de me séduire. J'avoue pourtant m'être lassée au cours du troisième tome, assomée par les démélées judiciares des protagonnistes.

J'ai aussi fait mon marché littéraire à la Foire du livre de Brive, je n'ai pas pris trop de risque j'ai acheté des valeurs sûres. Ceci dit, j'ai bien peur que se soit plutôt la Foire elle-même qui ne prenne pas tellement le risque de présenter de jeunes auteurs ou des auteurs moins connus, dommage.
Voici ma moisson, pour l'instant je n'ai lu que le Nothomb, Le Fait du Prince. Je suis une des nombreuses inconditionnelles de la dame alors je ne vais pas vous dire que je n'ai pas aimé, je vais même dire que celui-ci je l'ai particulièrement aprécié! A lire!
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Et comme je suis incapable de lire un seul livre à la fois j'ai d'autres lectures en cours dont je parlerai prochainement.

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28 octobre 2008

Evelio Rosero "Les Armées"

resizeJe termine aujourd'hui l'un des romans les plus émouvants que j'ai lu ces derniers temps, il s'agit de les Armées de l'écrivain colombien Evelio Rosero.

Ce roman raconte l'histoire d'Ismael, un viel homme, ancien instituteur, qui vit dans les montagnes à San José, un village au cœur du conflit entre paramilitaires, narcotraficants, et guérilleros.
Au début du roman, si la guerre plane dans l'air, les villageois continuent de vivre presque comme si de rien été. Ismael cueille les orages de son jardin tout en observant sa belle voisine du haut de son échelle.
Au fil du roman la guerre se rapproche et entre dans le village, et se fait de plus en plus présente jusqu'à la dévastation totale du village et de ses habitants. Menaces, enlèvements, assassinats, fusillades, deviennent le quotidien de ceux qui osent rester tenus par l'espoir du retour d'un disparu ou parce que ce village est leur vie, ils n'iront pas ailleurs.

Ce roman est donc très émouvant par les évènements terribles qu'il raconte mais aussi par la langue très douce de l'auteur, le style est délectable. Le personnage lui-même est très touchant par la perception des choses qu'il doit à son grand âge.

Un roman magnifique que je vous conseille de tout coeur...

8 octobre 2008

Le jour où Nina Simone a cessé de chanter

41D_qaQ1wXLAvant d'être un roman cette histoire a d'abord existé sous forme de pièce de théâtre et a connu un vif succès... Un succès tel que je n'ai pas réussi à le voir cet été à Avignon pour sa deuxième année au festival...

Lorsque j'ai vu le livre en librairie je l'ai tout de suite acheté pour profiter d'une autre façon de ce que j'avais raté durant l'été.

C'est l'écrivain Mohamed Kacimi qui a mis à l'écrit le récit de Darina Al-Joundi, le récit de la vie d'une libanaise atypique puisqu'éprisepuisqu'éprise d'une liberté qui lui vient de l'éducation paternelle. Mais cette liberté semble d'une grande violence lorsqu'elle est confronté au carcan infiniment conventionnel qu'est la société libanaise. Comme l'exprime l'éditeur au dos du livre "Toute l'histoire du Liban concentrée en l'histoire d'une personne, fidèle au rêve persistant d'un père journaliste et écrivain pour qui la liberté n'est pas négociable. Ce rêve va pourtant se fracasser sur la violence et la haine de la guerre civile, là où tout devient possible, le sexe défie la peur, la drogue défie la vie, le refus de toutes les règles sociales et des conventions religieuses défient une société qui va se venger durement contre la jeunesse insoumise..."   

Le récit de la jeunesse et de la vie de femme de Darina Al-Joundi est très très poignant par sa fidélité à son père et aux valeurs qu'il lui a inculquées, par la violence de sa révolte et par la violence de la réponse de la société libanaise à celle-ci. Au travers de ses expériences Darina nous montre un Liban où règnent les conventions et le communautarismecommunautarisme.
Les auteurs nous livrent un récit sans pudeur et sans plaintes, relatant de nombreuses situations, de nombreux évènements tous plus parlant les uns que les autres sur une société liberticide et finalement l'exil sera le seul échappatoire.

Un livre à lire sans hésiter!

Bonne lecture!

Editeur: Actes sud
Prix: 15 euros
ISBN: 978 2 7427 7284 1
bonne lecture!

5 octobre 2008

Carnets littéraires, suite...

 519B1E8H7CLLe Serrurier volant est le seizième carnet littéraire publié par les éditions belges Estuaire. Je vous ai déjà parlé des carnets littéraires en vous présentant celui réalisé par l'écrivain Michel Quint et le photographe Dérouineau, l'excellent « Corps de ballet ».

Ici le principe est toujours le même, il s'agit d'une œuvre à quatre mains, celles d'un écrivain et celles d'un artiste contemporain, réalisée spécialement pour cette collection. L'un écrit, l'autre illustre mais l'histoire se construit à deux. Les deux artistes travaillent ensemble, l'image n'est pas au service du texte, ce sont deux expressions solidaires.
Voilà l'objectif de ces carnets exprimé par l'éditeur lui-même « Des écrivains s'associent à des gens de l'image pour créer des ouvrages littéraires d'un genre nouveau. Nouveau, parce que remettant en question l'acte même de lecture dans ses rythmes et ses codes ; l'acte de création ayant lui-même été modifié par la nécessaire alliance entre l'écrivain et l'intervenant graphique. »
Vous allez me dire, d'accord c'est une BD, et je vous répondrez que non car le texte garde une forme et un format d'impression romanesque. Il est parsemé d'images.
Et le résultat de ceux que j'ai lu est remarquable.

Je ne pouvais pas ne pas vous parler de ce carnet là qui allie deux pointures de l'écriture et de l'illustration, j'ai nommé messieurs Tonino Benacquista et Jacques Tardi…



Carnet littéraire

Pour une fois, commençons par la fin de l'ouvrage, qui n'est pas, je vous rassure, la fin de l'histoire.
Cette collection a la particularité de livrer un peu de la création de l'oeuvre à la fin des livres dans une partie intitulée « le Carnet ».

Le carnet de Benacquista et Tardi commence par une photo carrée en noir et blanc des deux auteurs assis sur les marches d'un escalier en métal. Ils ne posent pas, ils discutent, Tardi a la main sur l'épaule de son Tonino, on sent la connivence, l'amitié.

S'ouvre alors, une double page. La première est consacrée à Benacquista. Son mot sur « le Serrurier volant », ses envies lors de la création. Après avoir exprimé son honneur de travailler avec Tardi, il exprime les hésitations qu'ils ont eu à partir sur différentes pistes puis explique « une chose pourtant nous paraissait acquise : nous allions faire nôtre cette citation du frère de Robert Mitchum : « On ne va quand même pas se laisser emmerder par un fait réel pour raconter une bonne histoire. »
La deuxième page est consacrée à Tardi qui lui aussi énonce les envies qu'ils avaient d'univers, l'influence du cinéma qui est une passion commune, etc. pour aboutir à ce fameux serrurier volant.

Suivent alors quelques dessins de Tardi, leur évolution de leur état de croquis à la version finale couleur sépia.

Et puis il y a le mot de l'éditeur, Didier Platteau, qui raconte comment les deux artistes ont choisi de travailler ensemble le même jour sans se concerter. Je vous raconte la journée de l'éditeur.
Chez Benacquista à Paris, l'éditeur lui présente le projet des carnets, l'auteur est séduit mais hésitant. Au moment de proposer un nom de collaborateur il annonce directement « c'est impensable, il doit être surchargé » avant de nommer Tardi que l'éditeur rencontrait le soir même. Le soir monsieur l'éditeur recommence son exposé des carnets mais chez Tardi, séduit lui aussi il propose un nom d'auteur : Benacquista… Jolie histoire ! C'est ainsi qu'a commencé la gestation du « Serrurier volant » car à en croire le carnet il a fallu beaucoup de travaille et de cheminement pour arriver au résultat.

 

Le Serrurier volant: L'histoire

Marc est un type sans histoire, surprenant pour un roman de Benacquista qui a le don d'imaginer les histoires les plus surprenantes, mais ça n'est que le début. Marc est un type sans histoire, qui ne veut pas d'histoire. Pourtant son conseiller ANPE lui propose une formation de convoyeur de fonds, il a le profil pour ce métier pas si anodin.
La vie de Marc suit son cours de convoyeur de fonds, jusqu'au jour où… (vous devinez ???) son fourgon est victime d'un braquage… (et oui, il n'allait pas finir à la retraite, sinon quel intérêt d'écrire un roman ??)
Marc est le seul survivant, mais il reste dans un état très très grave. Il ne voit plus la vie du même œil, mais finit par s'en sortir en devenant serrurier volant. Durant ses interventions il est amené à faire la rencontre de clients et clientes parfois étranges dont il entre parfois dans l'histoire. Il se contente d'ouvrir les portes jusqu'au jour où un homme lui présente un objet inattendu… la vie de Marc prend alors une fois encore un sens nouveau que je vous laisse découvrir…

 

Les illustrations

Sur ton sépia, Tardi nous illustre la routine, la vie tranquille dans un pavillon de banlieue, l'attaque du fourgon, le bouleversement de la vie, la vie de serrurier la nuit, etc.
La couleur sépia nous plonge dans une époque intermédiaire, qui nous conduit à imaginer l'histoire entière de cette couleur. Le sépia renforce l'effet polar, il semble nous emmener dans un vieux film policier en noir et blanc. L'effet cinéma est très réussi.
Les traits du style de Tardi marquent la vie sur les traits des personnages. L'univers ainsi créé est vraiment fort.


A lire ?

A lire, bien sûr ! La plume de Benacquista tout comme  le coup de crayon de Tardi sont  absolument délectables.
J'aurais simplement un petit reproche à faire au scénario que je trouve un peu trop gentil. Et oui, connaissant les antécédents des deux auteurs je m'étais attendu à quelques choses de plus stupéfiant, pour ne pas dire trash. Benacquista m'a habituée à des personnages beaucoup plus incisifs, celui de Marc reste assez pâle par rapport à ceux de ses autres romans.
La fin est du type « tout est bien qui fini bien » me semble un peu sage… J'aurais aimé que le personnage soit plus jusqu'au-boutiste. C'est ce que j'aime chez Benacquista, sa plume acérée, sans concession et ici elle est un peu moins pointue. Je ne m'attendais pas à un « ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfant » de la part de ce duo explosif. Je vous rassure, je caricature un peu mais ça fait un peu cet effet-là. Et je trouve cela dommage, c'est ce qui lui vaut une étoile en moins dans mon évaluation…
Ceci dit, le scénario est quand même assez original et possède la pointe d'ironie qu'on attend de Tardi et Benacquista dans le retournement de situation dont j'ai évité de vous parler pour ne pas affadir votre lecture. Ce livre reste sans aucun doute un livre à lire et à regarder…

      

Le format

Tout ça est publié sous un format original auquel les amateurs de littérature et les fous du papier ne pourrons pas résister.
Ce carnet littéraire au format 13x19, qui reste encore facilement transportable, possède une couverture souple au coins arrondis à la manière des carnets de notes. Un vernis brillant expose le titre et les auteurs, sous un trou de serrure au travers duquel on peut voir Marc et sa casquette jaune de serrurier. Un jaune vif, qualifié de jaune « kodack » par l'éditeur, repris sur la tranche. Car chaque carnet a sa propre couleur. Un bel objet de qualité qui a une place a tenir dans une bibliothèque tant pour sa qualité artistique que pour son grain. Une collection qui vaut le détour.

Ce roman est aussi disponible en poche.

Bonne lecture !

ISBN : 2 87443 018 8

 

1 octobre 2008

Carnets littéraires, une belle expérience!

resizeJe voulais vous parlez d'un livre qui est sorti il y a deux ans mais que j'ai relu récemment, c'est avec lui que j'ai découvert la collection Carnets littéraires des éditions Estuaires. Il s'agit de Corps de Ballet de Michel Quint (que l'on connait pour Effroyable Jardins) pour l'écriture et de Cyrille Derouineau pour les photos.

Je vous explique tout de suite le principe de cette collection: elle défend des projets à quatre mains, celles d'un écrivain alliées à celles d'un illustrateur ou d'un photographe. Le résultat est très concluant.

Le roman de Quint et Derouineau se déroule à Lille d'où ils sont originaires et raconte l'histoire de Maria, une ancienne danseuse qui fait des ménages chez un prof d'histoire très intéressé par le passé de son père russe et chez une famille d'avocat dont elle s'occupe aussi des enfants.

L'écriture est très orale, Quint prête à Maria une voix populaire au parler croustillant. Un vrai régal!

L'histoire est passionnante entre le passé oublié par Maria que le prof d'histoire s'acharne à faire ressortir et le spectacle de danse que les enfants Gamelin préparent pour Noël, la vie de Maria est plutôt bien remplie d'autant plus que je ne vous dévoile pas de nombreuses péripéties...

Maria est une femme attachante qui nous livre un récit aussi drôle qu'extrêment touchant, le tout allimenté par les photos de Dérouineau qui nous dévoile le Lille de Maria.

Après le roman vous trouverez la partie Carnet dans laquelle l'éditeur nous livre des pages manuscrites de Michel Quint, des croquis de la situation géographique du récit dans le vieux Lille et des planches de photos de Derouineau.

Un très beau roman dans une collection à découvrir!


Editions Estuaires (www.estuaire.be)
Prix: 16 euros
ISBN : 9782874430176

25 septembre 2008

Escapade en Sardaigne

couv_479_9Je souhaitais vous parler aujourd'hui de L'Or sarde de Giulio Angioni, un polar particulier que je viens de terminer.


Un mot sur l'auteur:

Guilio Angioni est en 1939 en Sardaigne où il vit encore. Il est anthropologue et écrit de nombreux romans mais l'Or sarde est le seul traduit en français à ce jour.

 

Ce livre est donc traduit de l'italien, L'Oro di Fraus en VO parut en 1988 et j'avoue que cette traduction m'a par moment un peu gênée donnant parfois des tournures qui me semblent bizarres... Dommage mais une bonne lecture quand même...

 

Le roman:

 

C'est un polar particulier par la forme de sa narration :  des « mémoires », livrées à chaud par l'un des protagonistes de l'enquête. Son statut aussi est particulier puisqu'il s'agit du maire de la commune sarde de Fraus, un petit village qui se croyait tranquille dans son « trou du cul du monde ». Autre particularité ce maire est professeur de philosophie dans la ville voisine.

Il mène une enquête personnelle, parallèle à celle de la justice qui ne durera pas longtemps. Et bien qu'il ne soit pas impliqué directement dans l'affaire qui agite sa ville il poursuivra ses recherches jusqu'au bout pour percer la vérité.  Il nous fait nous questionner sur la différence entre ce qu'est la justice et ce qui est juste. 

Le suspens est lui aussi au rendez-vous: Comment est mort le jeune Barberino? Que cache cette histoire d'extra-terrestres dont ne démordent pas les adolescents qui se trouvaient avec lui lors de sa disparition ? Le maire va-t-il sortir vivant de cette histoire ?


Un polar bien loin de tout agent du FBI, qui vaut le détour, une aventure au cœur de la Sardaigne parmi ses iliens, un monde à part.

 

Éditions Métailié, 10€

Parution: 2003

ISBN: 2-86424-479-9

 

Bonnes lectures!

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Les lectures de la Louna
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